Après plus de dix-huit mois de vacance à la présidence de la République au Liban, les ambassadeurs d’Égypte, de France, du Qatar, d’Arabie saoudite et des États-Unis mettent l’accent à nouveau sur la situation dramatique à laquelle est confronté le peuple libanais, et les répercussions irréversibles du retard dans la mise en œuvre des réformes cruciales sur l’économie et la stabilité sociale du Liban. Le Liban ne peut pas se permettre d’attendre un mois de plus. Le pays a besoin d’un président, il mérite un président qui puisse unir la nation, accorder la priorité au bien-être de ses citoyens et former une coalition large et inclusive pour rétablir la stabilité politique et mettre en œuvre les réformes économiques nécessaires. L’élection d’un président est également nécessaire pour garantir que le Liban ait une place à la table des discussions régionales et pour conclure un futur accord diplomatique à propos de la frontière sud du Liban.
Le mois dernier, les ambassadeurs du Quintette ont achevé leurs réunions avec les principaux blocs politiques libanais pour discuter du vide présidentiel qui se poursuit. Les discussions des ambassadeurs du Quintette avec les blocs politiques ont montré que ces derniers conviennent de la nécessité impérieuse d’élire un président et sont prêts à contribuer à un effort renouvelé pour atteindre cet objectif, dès la fin du mois de mai 2024 pour certains.
Par conséquent, les ambassadeurs du Quintette estiment que des consultations, limitées en termes de portée et de durée, entre les blocs politiques, sont nécessaires pour mettre un terme à l’impasse politique actuelle. Ces consultations devraient viser uniquement à identifier un candidat qui fasse l’objet d’une large entente, ou une liste restreinte de candidats à la présidence. Dès la fin de ces consultations, les membres du Parlement se rendraient à une séance électorale ouverte au Parlement avec plusieurs tours jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Les ambassadeurs du Quintette appellent les parlementaires libanais à procéder aux consultations et à s’acquitter de leur responsabilité constitutionnelle d’élire un président.
L’Égypte, la France, le Qatar, l’Arabie saoudite et les États-Unis réitèrent leur position unie de soutien au gouvernement et au peuple libanais, comme l’avait exprimé la déclaration de Doha publiée en juillet dernier. Les ambassadeurs du Quintette réaffirment leur engagement à respecter la souveraineté et la Constitution du Liban, et poursuivent leurs efforts honnêtes et impartiaux afin d’aider le Liban à sortir de ses crises actuelles et à retrouver sa santé politique et économique. Les ambassadeurs du Quintette sont prêts à être les témoins des consultations politiques suggérées et à les faciliter, en tandem avec les initiatives et les efforts libanais en cours de la part de tous les partis et de toutes les parties prenantes libanaises, y compris le Bloc de la Modération.